L’hypocrisie la mieux partagée dans le procès sur les tristes événements du 28 septembre 2009, c’est d’éluder complètement la rocambolesque et mystérieuse « disparition » (ou « vol ») de l’ordinateur de l’Association des victimes, parents et amis du massacre du 28 septembre (AVIPA) tout juste à la veille de l’ouverture des audiences. Comme par coïncidence ! La fameuse « disparition » (ou « vol ») de cet ordinateur, censé contenir des données et la liste de toutes les femmes victimes au stade ce maudit jour, interroge !
Voici la déclaration de dame Asmaou Diallo (photo), présidente de l’Association suite au fameux vol : « C’est l’ordinateur contenant toutes les données des victimes et autres (Ndlr : autres ?) sur le massacre du 28 septembre qui a été emporté par les malfrats. Pourtant, il y avait d’autres ordinateurs dedans mais c’est celui-là seulement qui a été pris… »
Sans oublier, contenue dans cet ordinateur « volé », la liste des énormissimes financements obtenus des Nations-Unies et d’autres généreux donateurs en faveur de ces pauvres femmes victimes. Il a bien choisi son moment pour se faire voler cet ordinateur ! Et naturellement, comme par hasard, les données n’avaient pas été stockées ailleurs, ni sauvegardées dans des disques amovibles ou clés USB.
Mais pourquoi s’étonner de ces bizarreries, puisqu’en 2021, le coffre-fort de l’université de Sonfonia s’est envolé de là pour se retrouver à Dubréka ? Dans cette autre rocambolesque affaire de coffre-fort volant, celui-ci avait été finalement retrouvé… vide. Mais pour l’ordinateur de l’AVIPA, jusqu’au stade actuel des plaidoiries et réquisitions, le fameux ordinateur n’a pas été retrouvé, vide de mémoire ou pas.
Par ailleurs, pourquoi le parquet et tous ces avocats ne se sont-ils pas intéressés à la piste de l’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides) en lien avec l’AVIPA ?Assurément, dans cette affaire, quelques quatre personnes insultent l’intelligence de plus de 14 millions d’âmes. Et de tous ceux qui suivent ce procès en « mondovision ». Dieu sait qu’ils sont nombreux !
« La vérité rougit les yeux mais ne les casse pas. » (Proverbe ivoirien)
Par Abdoulaye SANKARA
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